L’activité sociale peut être déterminée :
- De façon rationelle en finalité
- De façon rationelle en valeur
- De façon affectuelle
- De façon traditionnelle
De façon rationelle en finalité
Celui qui oriente son activité d’après les fins, moyens et conséquences subsidiaires et qui confronte en même temps rationnellement les moyens et la fin, la fin et ses conséquences subsidiaires et enfin les diverses fins possibles entre elles.
De façon rationelle en valeur
Celui qui agit sans tenir compte des conséquences prévisibles de ses actes, au service qu’il est de sa conviction portant sur ce qui lui apparaît comme commandé par le devoir, la dignité, la beauté, les directives religieuses, la piété ou la grandeur d’une “cause”, qu’elle qu’en soit la nature.
De façon affectuelle
- À la limite et souvent au-delà de ce qui est orienté de manière significativement conciente.
- Une réaction sans frein à une excitation insolite.
- Une sublimation lorsque l’activité apparaît comme un effort conscient pour soulager un sentimet, se rapproche souvent d’une “rationalisation en valeur”.
- Celui qui cherche à satisfaire le besoin d’une vengeance actuelle, d’une jouissance actuelle et d’un dévouement actuel, d’une félicité contemplative actuelle, ou encore celui qui cherche à se débarasser d’une excitation actuelle.
De façon traditionnelle
- Se situe absolument à la limite, et souvent au-delà, de ce qu’on peut appeler en général une activité orientée “significativement”.
- La masse de toute les activités quotidiennes, une manière morne de réagir à des excitations habituelles.
L’action traditionnelle correspond aux types d’actions quasi « réflexes », « mécaniques » qui sont le produit de l’habitude, et où le sens et les motifs constitutifs de l’action ont, pour ainsi dire, disparu par répétition. Paradoxalement, Weber, qui fait du sens, au moins relativement conscient, le déterminant de l’action, indique que ce type d’action, où le sens a disparu, est le plus courant.
L’action affectuelle est le type d’acte commis sous le coup d’une émotion, comme une gifle donnée sous le coup de la colère.
L’action rationnelle en valeur correspond aux actions par lesquelles un acteur cherche à accomplir une valeur. Cette valeur vaut, pour l’acteur, absolument : il ne se soucie pas des conséquences que peut avoir son action – seul lui importe l’accomplissement des exigences nées de la valeur qui est, pour lui, fondamentale. La spécificité de l’analyse de Weber est qu’il insiste sur le fait que si le but de ce type d’action (la valeur) est irrationnel, les moyens choisis par l’acteur ne le sont pas : c’est en cela que l’action est rationnelle en valeur.
Enfin, l’action rationnelle en finalité correspond aux types d’action où l’acteur détermine rationnellement à la fois les moyens et les buts de son action. Un chef d’entreprise efficace agit en fonction de ce type de rationalité, par exemple : il ne se soucie pas des conséquences morales de ses actes (licenciements, par exemple), seul lui importe l’efficacité, déterminée rationnellement, de ses actions. Elle est rationnelle aussi parce que pour l’acteur les moyens choisis sont les plus efficaces pour atteindre les buts qu’il se donne. Le jugement de l’observateur n’entre pas en ligne de compte pour juger de la rationalité de l’action. Pour Weber, ce type d’action est le seul véritablement compréhensible.
Tiré de Wikipedia
Nos réalités étant toutes construites à partir des mêmes sources d’information que nous filtrons tous différemment, l’unicité du leader serait alors dans sa capacité de voir ce que nous ne voyons pas et d’ignorer ce qui nous semble évident. Afin de poursuivre des objectifs nouveaux qui le feront sortir du lot, le leader doit faire fi de l’écrasement de la multitude des possibles qui peut pousser à l’inaction. Il doit nécessairement considérer ce qui peut sembler impossible à autrui comme étant non-impossible, ou du moins possible.
Compréhension issue des formes d’action
La réflexion rationnelle en finalité est valorisée par les théoriciens et les penseurs, qui considèrent que ce processus de considération des moyens et des buts permet une action mieux dirigée vers des résultats efficaces. Représente-t-elle vraiment la réalité décisionnelle des leaders?
Comme la majorité des gens, leurs tâches quotidiennes sont dominées par l’action traditionnelle, par des réflexes acquis au fort de leur expérience. Une action affectuelle est aussi possible, mais son caractère éphémère et potentiellement intense nous pousse à considérer ce genre d’action comme étant auxiliaires à la réussite du leader. Ces pulsions doivent être contrôlées ou canalisées selon les situations pour éviter des bévues importantes. En sommes, ces actions moins rationnelles peuvent certes avoir un impact majeur sur la réussite du leader, mais elles ne sont, à notre sens, ni dominantes ni garantes de succès à long terme.
Que ce soit le mystique quasi religieux des valeurs ou la pure réflexion dénaturée de tout ce qui n’est pas factuel, l’action rationnelle devrait donc nécessairement être un facteur dominant.
La rationalité en finalité ne peut expliquer le phénomène à elle seule. Elle pourrait même être un frein à l’exercice du leadership. La rationalité étant souvent basé sur des règles communes à la société, inculquée en bas âge, l’innovation est plus limitée que ne le permet la poursuite des valeurs sans égard à l’acceptabilité des moyens et des buts. La rationalité en valeur peut influencer l’existence, certes de détractant, mais aussi de « suiveurs » fanatiques qui pourront alors partager les possibles, impossibles et non-impossibles que le leader se sera choisi.
N’est-ce pas là ce que l’on considère un leader visionnaire?